Aller au contenu principal

Caterpillar Gosselies et sous-traitants : Symptôme d’un système fou

CAT

Le 2 septembre, le groupe Caterpillar provoquait un véritable séisme social en annonçant son intention de fermeture du site de Gosselies qui emploie 2200 travailleurs et presque le même nombre chez ses sous-traitants.

Carte Blanche Fédération des Métallurgistes FGTB Hainaut-Namur

Cette annonce a choqué tant pas la forme que sur le fond. Comment est-il possible moralement d’accepter qu’un financier descendu des Etats-Unis annonce en 25 minutes chrono la fermeture d’un site installé depuis plus de 50 dans notre pays pour repartir dans l’heure sans aucune espèce de considération pour les travailleurs ? Comment est-il possible d’accepter qu’une multinationale qui bénéfice des plus grandes largesses possibles en matière d’aides publiques fasse un pied de nez à nos institutions démocratiques en refusant de venir s’y expliquer sur son intention de fermeture avec l’appui de sa fédération patronale (Agoria)?

C’est la réalité d’un capitalisme financier qui ne reconnaît l’autorité légitime d’aucune autre institution que celle de l’argent et de ses avides actionnaires. Si certains semblent découvrir cette réalité aujourd’hui, notre organisation, elle, la combat depuis des décennies…

Mais c’est sur le fond que cette intention de fermeture révèle ses aspects les plus malsains. Caterpillar Gosselies est un site rentable et performant qui produisait les engins et composants les plus avancés de l’ensemble du Groupe Caterpillar. C’est une décision purement financière, la direction ne s’en cache pas, qui a provoqué le déclenchement de la procédure Renault.

Cette intention révèle également la faillite complète des recettes proposées par le patronat et la droite réactionnaire :

- 4,5 millions de réductions ONSS/an,
- Des millions d’intérêts notionnels,

- Des mesures de flexibilité parmi les plus souples du secteur,
- La majeure partie des bénéfices déclarés en Suisse avec un impôt minimum,

ILS ONT TOUT EU !  Que faut-il encore donner pour satisfaire la voracité des actionnaires (1,7 milliard de dividendes en 2015 ) ?

Dans le choix de fermer Gosselies, la facilité avec laquelle il est possible de liquider une entreprise tout en ayant la possibilité de continuer à approvisionner le marché européen avec ces mêmes productions a certainement joué un rôle. Il est plus que temps de mettre en place des normes environnementales et sociales qui encadrent et protègent notre industrie et ses travailleurs !

Aujourd’hui la procédure Renault est lancée et nous ferons tout pour que les travailleurs disposent d’explications dignes de ce nom sur cette intention de fermeture, c’est le minimum après les efforts consentis depuis des dizaines d’années. Mais nous ne nous résignons pas à cette annonce et nous placerons notre priorité dans le maintien de l’emploi et de l’activité sur le site de Gosselies. Les travailleurs et leurs représentants sont les seuls capables de défendre des alternatives industrielles, là où les entreprises et les fédérations patronales préfèrent les logiques purement financières.

Avec la solidarité exprimée, qu’elle vienne des travailleurs d’autres sites du Groupe ou des travailleurs de toute la Belgique, nous avons déjà mis un frein important aux logiques individualistes dans lesquelles on tente de nous amener. Mais le combat continue !

Combattre Unis, c’est gagner Ensemble !