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L’Europe des banquiers étrangle la population grecque !

Nico Cué

Les masques tombent. Le brouillard se dissipe. Le conflit entre les intérêts de l’Europe des dominants et ceux des peuples qu’elle entend soumettre se précise. Bien sûr la propagande continue de faire office ; ainsi la revue de presse tient-elle lieu, hic et nunc, de sermons et de messe.

Edito de Nico Cué

(siehe Deutsche Fassung unten)

La crise financière a montré à qui accepte de voir que le trader au parachute doré n’est jamais sur le même bateau que celui des pensionnés grecs. Sans parler des rafiots de fortune qui débordent de vivants sursitaires, fuyant la guerre, la violence ou la mort et qui, avant la fin du voyage, font de la Méditerranée un cimetière de fortune, le caveau de nos valeurs, le tombeau de notre humanité. La crise du capitalisme fait sous nos yeux la démonstration qu’au nom des intérêts de l’un, les autres peuvent être soumis, dépouillés et volés. Qu’importent les droits humains ! Qu’importent des règles dictées comme pour être modifiées au gré des opportunités de l’intérêt de ceux qui en tiennent la plume… C’est bien ce qu’enseigne l’actualité.


La Grèce en 2015, c’est l’Espagne de 36.


Le renoncement des démocraties à soutenir ceux qui défendent ses valeurs ouvre la voie au déferlement des fascismes sur le vieux continent. Des milliers de manifestants à Bruxelles et à travers l’Europe l’ont exprimé le 21 juin.


Alors que nous sommes invités à célébrer le 70e anniversaire de la libération des camps et de la fin de la seconde guerre mondiale, il n’est pas inutile de rappeler qu’au hit-parade des peuples qui ont payé cher pour la fin du nazisme, après ceux de Russie et de Yougoslavie, il y a les Grecs, répète Varoufakis. Oui, ceux-là qui nous seraient aujourd’hui redevables, tout particulièrement redevables… Plus de 600 euros à chaque Belge, paraît-il. Le mensonge qui parle au portefeuille peut avoir, sait-on jamais, des effets de vérité. L’Histoire ne vaut que pour qui veut se souvenir. Les autres prennent la tromperie pour argent comptant.


Ces lignes sont produites à quelques heures à peine du dénouement possible de la tragédie qui lie, dans une unité de temps et d’action, le destin d’un peuple à genou déjà, à celui d’une Europe des puissants, celle des banquiers et de leurs hommes, les Draghi, les Juncker ;  à celui de l’Euro zone où  des gouvernements, en notre nom, entendent ployer, infléchir ou en finir avec la politique d’un autre, bien élu lui aussi, mais pour résister, lui, aux logiques d’austérité. Or « il n’y a pas d’alternative », hurle le chœur des pleureuses qui réunit dans une même lamentation, dignitaires, experts et journalistes, la joyeuse troupe des bonimenteurs contemporains. Ceux-là même qui servent l’intérêt de l’argent comme la soupe aux financiers.


Injures diplomatiques
A l’heure du bouclage, la patronne du FMI invitait, suffisante, les protagonistes à renouer à « un dialogue d’adultes ». Elle ne visait ni Merkel ni Hollande, bien évidemment. Sur un mode mineur qui sied mieux à son envergure, le Premier ministre belge disait-il autre chose en prétendant siffler la fin de la récréation ? « La Grèce est coupable de légèreté », souligne un éditorialiste. Un autre invite à atterrir en relayant le mensonge du Président de la Commission qui avait accusé Tsipras de ne pas dire la vérité à sa population… Insultes, injures et propos frôlant la xénophobie sont exprimées, dans le monde de la diplomatie, avec élégance et raffinement.


Or, or…
Le Parlement grec est le seul de l’Union à organiser un audit de sa dette. Tous les Etats-membres ont pourtant été invités à le faire. Une trentaine d’experts locaux et internationaux planchent sur les raisons du désastre. Rien à voir avec les billevesées dont on nous gave.
Ils ont livré à la mi-juin les résultats préliminaires de leurs travaux. Les exposés sont à la fois éclairants et vertigineux. L’introduction du coordinateur de la Commission « Vérité sur la dette », le docteur en sciences politiques de l’ULG et de Paris VIII, Éric Toussaint, visible sur Internet  vaut vraiment le détour. On y apprend notamment  que contrairement à ce que rabâchent les médias dominants, le problème de la Grèce est bien moins lié à sa dette publique qu’à sa dette privée (la dette des ménages a été multipliée par 7 et celle des entreprises par 4 quand la dette publique n’augmentait à peine que de 20%).  Qu’après la crise systémique des « subprimes », le renflouement des banques grecques, allemandes et françaises, nécessité par l’éclatement d’une nouvelle bulle spéculative privée n’aurait pas été admis par les populations. Il fallut donc socialiser autrement ces pertes. Ce qui se fit avec la complicité du FMI, de la Commission européenne et de la BCE. En notre nom bien sûr. En notre nom toujours…


Et ce fut fait en connaissance de cause, apprend-t-on. Le FMI a, en effet, d’emblée bien évalué le cataclysme social auquel conduirait la politique de la troïka. Le sachant, il lui était interdit d’intervenir. Son règlement a donc été adapté sous la pression européenne. Ce qui n’empêcha pas, quelques années plus tard, son directeur de feindre s’être trompé lourdement, c’était en 2012…


Le mal était fait et les grandes banques européennes avaient pu profiter du sursis pour refiler à d’autres (des institutions chypriotes notamment !) les valets noirs qui polluaient leurs portefeuilles. Dans le même temps, les fonds de pension grecs étaient sommés d’acheter des titres que l’on savait pourris. Et aujourd’hui, il faudrait encore couper dans ces pensions ? On en a aussi distribué aux travailleurs licenciés d’entreprises privatisées. Ce qui ajoute un caractère odieux à ces dettes déjà jugées illégales et illégitimes.


Voilà au bout du compte, avec la complicité des gens qui nous gouvernent, comment la population paie le prix des erreurs et des fautes des institutions bancaires. Evidemment, il serait plus confortable pour elles que chacun continue de croire aux fables des Grecs fainéants, fraudeurs et insouciants…


Nico Cué
Secrétaire général

 

Das Europa der Banker stranguliert die griechische Bevölkerung!


Die Masken fallen. Der Nebel löst sich auf. Der Konflikt zwischen den Interessen der dominierenden Völker Europas und denjenigen, die sie zu unterwerfen beabsichtigen, zeichnet sich deutlicher ab. Die Propagandamaschine dreht sich weiter; die Pressestimmen übertönen den gesunden Menschenverstand.


Demjenigen, der Augen hat zum Sehen, hat die Finanzkrise gezeigt, dasss der Trader, sicher getragen vom goldenen Fallschirm, niemals mit griechischen Rentnern im selben Boot sitzt. Ganz zu schweigen von all den Seelenverkäufern voller Überlebender auf Zeit, die vor Krieg, Gewalt und Tod fliehen, aber noch vor dem Ende ihrer Reise das Mittelmeer zu einem behelfsmäßigen Friedhof machen, zur Gruft unserer Werte und zum Grab unserer Menschlichkeit. Die Krise des Kapitalismus führt uns in aller Deutlichkeit vor Augen, wie die einen im Interesse der anderen geknechtet, gehäutet und ausgeraubt werden. Menschenrechte? Was bedeuten die schon ... Vorschriften sind dazu da, bei Bedarf abgeändert zu werden – stets nach dem Gutdünken der Federführenden. Einen anderen Schluss lässt das aktuelle Tagesgeschehen nicht zu.


Griechenland 2015, das ist Spanien 1936.


Wenn die Demokratien des Alten Kontinents darauf verzichten, diejenigen zu unterstützen, die ihre Werte verteidigen, öffnen sie die Schleusen zur Kloake des Faschismus. Tausende Demonstranten haben dies am 21. Juni in Brüssel und in ganz Europa zum Ausdruck gebracht.


Gerade heute, wo wir den 70. Jahrestag der Befreiung der Konzentrationslager und des Endes des Zweiten Weltkrieges begehen, kann es nicht schaden, daran zu erinnern, dass in der Rangliste der Völker, die für den Untergang des Nationalsozialismus einen hohen Preis bezahlt haben, die Griechen gleich hinter Russland und Jugoslawien stehen, brachte es Varoufakis mehrfach auf den Punkt. Ja, genau die Griechen, die heute anscheinend so hoch in unserer Schuld stehen – jeder Belgier hat ihnen faktisch 600 Euro geliehen, heißt es. Lügen, die die Brieftasche treffen, werden am ehesten für bare Münze genommen. Aus der Geschichte lernt nur, wer bereit ist, sich zu erinnern. Alle anderen fallen bereitwillig auf Fabeleien herein.


Diese Zeilen werden nur wenige Stunden vor der möglichen Auflösung der Tragödie verfasst, die das Schicksal eines bereits gebeugten Volkes mit demjenigen eines Europas der Mächtigen verknüpft. Mit dem Europa der Banker und ihrer Helfershelfer, den Draghis und Junckers; mit dem Europa der Eurozone, in dem Regierungen in unserer aller Namen alles tun, um die Politik einer anderen Regierung zu unterbinden, zu brechen, zu beenden ... einer Regierung, die ebenfalls rechtmäßig gewählt wurde, wenn auch mit dem entgegengesetzten Ziel, den Sophismen des Sparkurses die Stirn zu bieten. „Es gibt keine Alternative!“ heult der Chor der Klageweiber aus politischen Würdenträgern, Experten und Journalisten, den Marktschreiern unserer Zeit. Rufen all diejenigen, die im Dienste der Zinsen den Finanzleuten die Suppe servieren.


Diplomatische Beleidigungen
Als die Stunde nahte, forderte die IWF-Chefin die Protagonisten der Handlung süffisant dazu auf, wieder zu einem „Dialog unter Erwachsenen“ zurückzufinden. Dieser Appell war natürlich weder an Merkel, noch an Hollande gerichtet. Auch der belgische Premierminister ließ, etwas leiser, wie es seiner Kragenweite entspricht, nichts anderes verlauten, als er die Glocke zum „Pausenende“ läutete. „Griechenland macht sich einer unerträglichen Leichtigkeit schuldig“, tönte ein Leitartikler. Ein anderer rief zur Notlandung auf, indem er eine Lüge des Kommissionspräsidenten aufgriff, der Tsipras vorgeworfen hatte, seinem Volk nicht die Wahrheit zu sagen. Beschimpfungen, Beleidigungen und schon fast fremdenfeindlich zu nennende Aussagen zuhauf bei der „Diplomatenjagd“ – natürlich stets mit der nötigen Eleganz und Raffinesse.


Doch man höre und staune:
Das griechische Parlament ist das Einzige in der Union, das eine Prüfung seiner Staatsschulden organisiert hat. Obschon eigentlich alle Mitgliedstaaten dazu aufgefordert wurden. Rund dreißig einheimische und internationale Experten brainstormen über die Ursachen der Katastrophe. Da wird Tacheles geredet – mit dem hohlen Geschwätz, das man uns ständig auftischt, hat dies nichts zu tun.


Mitte Juni legten die Sachverständigen die vorläufigen Ergebnisse ihrer Arbeiten vor. Ihre Ausführungen sind zugleich erhellend und schwindelerregend. Die Einleitung des Koordinatoren der Untersuchungskommission zur Wahrheit über die Staatsschulden, Éric Toussaint, seines Zeichens Doktor der Politikwissenschaften an der ULG und Paris VIII, ist im Internet nachzulesen  und lohnt die Lektüre. Hier lernen wir unter anderem, dass das Problem Griechenlands, im Gegensatz zu dem, was die marktbeherrschenden Medien verbreiten, weniger mit seiner Staatsverschuldung als mit seiner Privatverschuldung zusammenhängt. Während die Staatsverschuldung um 20% anstieg, haben sich die Schulden der Privatunternehmen (im selben Zeitraum!) vervierfacht und diejenigen der Privathaushalte sogar versiebenfacht.  Wir erfahren, dass das nach der „Subprime-Krise“ und dem Platzen einer neuerlichen, privatwirtschaftlichen Spekulationsblase nötig gewordene Wiederflottmachen der Banken, wie in Deutschland und Frankreich, von der griechischen Bevölkerung nicht akzeptiert worden sei. Also galt es, die Verluste auf andere Weise zu sozialisieren. Was im Einverständnis mit dem IWF, der Europäischen Kommission und der EZB auch geschah. Natürlich in unserem Namen. Es geschieht immer alles in unserem Namen ...
Und es geschah in Kenntnis der Sachlage. Aha.


Tatsächlich hat der IWF von vornherein die soziale Katastrophe, zu der die Politik der Troika führen würde, von vornherein völlig richtig eingeschätzt. Es war ihm jedoch verboten, einzugreifen. So wurde seine Verordnung – unter europäischem Druck – angepasst. Was seinen Direktor einige Jahre später nicht daran hinderte, vorzugeben, er habe die Lage völlig falsch eingeschätzt. Das war 2012 …


Da war das Kind schon in den Brunnen gefallen. Die europäischen Großbanken hatten die Galgenfrist genutzt, um anderen (unter andrem zyprischen!) Einrichtungen all die Schwarzen Peter unterzujubeln, die ihre Portfolien belasteten. Zugleich wurden die griechischen Rentenfonds dazu aufgefordert, Effekten zu kaufen, von denen man wusste, dass sie völlig faul waren. Und heute sollen diese Renten noch weiter gekürzt werden? Auch den entlassenen Beschäftigten von privatisierten Unternehmen wurden solche Wertpapiere verteilt. Die so schon als illegal und illegitim verurteilten Schulden nehmen dadurch noch abscheulichere Züge an.


Und so zahlt die Bevölkerung, mit dem stillschweigenden Einverständnis unserer Regierenden, den Preis für die Irrtümer und Fehler der Geldinstitute. Für die es natürlich weitaus bequemer und angenehmer ist, wenn jeder weiterhin an die Fabel vom faulen, betrügerischen und sorglosen Griechen glaubt ...


Nico Cué
Generalsekretär