Aller au contenu principal

Le pessimisme ne passera pas !

Insurrection militante

Une insurrection militante est nécessaire.

Contre le pessimiste ambiant!

Contre le défaitisme et la résignation...

Edito de Nico Cué

 

(siehe Deutsche Fassung unten)

La cohorte de syndicalistes qui « tire sa révérence », la mienne,  a encore pu goûter, un peu, aux « trente glorieuses ». Un temps où le « plein emploi » nous permettait de parler du… travail. Un temps où la pensée dominante n’était pas néolibérale.  Un temps où cette idéologie triste et médiocre qui réduit l’humanité à dimension marchande n’avait pas conquis tous les esprits, les organisations du travail, le partage des richesses. Un temps qui n’annonçait pas vraiment la montée d’une dépression sociale permanente. La certitude que demain sera plus pénible qu’aujourd’hui et que nos enfants en baveront plus que nous.


L’optimisme des résistants ne serait plus de mise ? Le « néons »-libéralisme est pourtant une religion triste. Une vitrine vide.


A coup de clichés subliminaux parfois, nos temps de cerveau disponible ont été remplis d’incantation « fleurs bleues » et d’odes à la liberté individuelle. Pendant ce temps, nos libertés collectives – celles qui rendent l’exercice démocratique possible – étaient progressivement lessivées, délavées, décolorées : la sécurité sociale, les services publics, la démocratie économique et sociale ne font plus rêver.


L’éloge de la « petite entreprise » et le mythe de l’entrepreneur « self made man » conjugué au discrédit des « pesanteurs étatiques » ont réduit puis discrédité la portée des valeurs de la gauche (liberté-égalité-fraternité). Le principe même de la démocratie dont les fondements sont exclus du champ économique est mis en cause. Surtout quand le service public est prié de se plier aux règles des marchés.


Nous serions tous sur un même bateau ? Les puissants font disparaître jusqu’aux mots qui expriment les antagonismes sociaux, le conflit d’intérêts entre ceux qui vivent de leur travail et ceux qui prospèrent avec leurs capitaux. La solidarité s’effrite au rythme où se déploie le principe de concurrence même libre et non faussée. La vie est une dure lutte et une compétition où toujours gagne le meilleur… qu’ils disent !


Le bonheur commun comme glorieux objectif pour la société est rangé au placard. L’économie qui traite de la manière de produire les richesses matérielles l’a oublié. Son organisation doit pourtant permettre de répondre aux besoins humains comme sociaux et d’échapper aux pénuries et à la pauvreté. Une seule condition, une seule contrainte : organiser un partage équitable. Le néo-libéralisme qui est la déclinaison la plus outrancièrement individualiste du capitalisme (… juste avant le fascisme) a fait le pari exactement inverse, celui de la concentration des richesses produites. Pari perdant comme en témoignent l’accumulation des bulles spéculatives, la succession des crises climatiques, écologiques, sociales, financières, économiques, alimentaires, monétaires, politiques, morales… Au point que ce n’est plus le système qui est en crise mais la crise qui « fait système ». Pour le malheur du plus grand nombre.


Rendez-vous dans deux ans ?
Dans ce contexte, les syndicalistes gênent et font « tache » dans le décor. Surtout s’ils résistent. La tentation autoritaire d’éteindre leur voix grandit. Un pessimisme contagieux pourrait conduire à des replis sectoriels ou à un syndicalisme plus étroit encore au niveau des entreprises. C’est une impasse. Les combats interprofessionnels sont ceux de la plus grande dimension de la solidarité. Comme ceux menés dans le cadre d’un internationalisme bien compris, ils expriment nos valeurs les plus inestimables. Ne laissons pas l’air du temps les corroder !


Si rien n’est jamais définitivement acquis pour nous, rien n’est jamais perdu non plus. Maurice Kriegel-Valrimont, résistant communiste français, dans un entretien accordé à François Rufin (in FAKIR, le 4/09/2006) se moquait du pessimisme ambiant. Extraits : « En 1934, la France a l’air dans une situation préfasciste. Et les fascistes se manifestent et ils essaient de prendre le pouvoir (…) Et, dans l’ensemble, l’état d’esprit n’est pas meilleur qu’aujourd’hui. En février 1934, c’est la première grande manifestation où se rassemblent les forces syndicales (…) En 36, c’est le Front populaire. En 42… Stalingrad est à portée de la conquête des Allemands. C’est-à-dire : c’est fini ! En 44, Paris est libéré… J’ai été dans la même cellule avec Aubrac, avec Ravanel, à Lyon (…) Si l’un de nous avait dit que dans deux ans Paris serait libéré, les autres auraient passé le reste de la nuit à rigoler ! »


Relevons-nous donc plutôt les manches. La FGTB wallonne fixe deux rendez-vous contre les politiques du MR : le 29 novembre à Namur, entre le Parlement et l’Elysette pour contester la réforme des APE et le budget et, en décembre, pour une grève générale en Wallonie dans la cadre de la journée d’action fédérale. J’y rejoindrai les rangs serrés et chaleureux des militants « de la base ».
Mon dernier mot est pour eux, pour ces camarades de combat, pour leur confiance éclairée sans laquelle rien n’est jamais possible : merci.


Nico Cué
Secrétaire général

 

 

Der Pessimismus wird nicht durchkommen!
Wir brauchen einen aktivistischen Aufstand. Eine Auflehnung gegen den allgegenwärtigen Pessimismus!  Gegen Miesmacherei und Resignation...
 


Die Kohorte von Gewerkschaftern, die sich verabschieden, darunter auch ich, kam wieder in den Genuss der « glorreichen Dreißig ». Eine Zeit der « Vollbeschäftigung », in der man noch von... Arbeit reden konnte.  Eine Zeit, in der das neoliberale Denken nicht die Vorherrschaft hatte. Eine Zeit, in der diese triste und mittelmäßige Ideologie, aufgrund derer die gesamte Menschheit auf ihre kommerzielle Dimension reduziert wird, noch nicht in alle Köpfe, Arbeitsmodelle und Wohlstandsverteilungssysteme eingedrungen war.


Eine Zeit, die nicht wirklich eine nachhaltige soziale Depression vorausahnen ließ. Die Gewissheit, dass morgen schlimmer wird als heute, und unsere Kinder in Zukunft mehr leiden müssen als wir.
Der Optimismus der Widerständler wirkt deplatziert? Der « Neon »-Liberalismus ist doch eine höchst triste Religion. Ein leeres Schaufenster.


Im Takt der oft unterschwelligen Klischees wurde die unserem Gehirn noch zur Verfügung stehende Zeit mit rosigen Mantras und Lobgesängen auf die individuelle Freiheit aufgefüllt.  Gleichzeitig wurden unsere kollektiven Freiheiten – die für die Ausübung jeder Demokratie unerlässlich sind – schrittweise durchwässert und ausgehöhlt : die soziale Sicherheit, die öffentlichen Dienste, die wirtschaftliche und soziale Demokratie werden zu Wunschträumen.


Das Loblied auf den « Kleinbetrieb » und die Legende des « Self-Made » Unternehmers, kombiniert mit dem Verruf des « staatlichen Aufwands » haben die Werte der Linken diskreditiert (Freiheit- Gleichheit-Brüderlichkeit). Der eigentliche Grundsatz der Demokratie, dessen Fundament aus dem Wirtschaftsfeld ausgeschlossen wird, ist damit in Frage gestellt. Vor allem wenn vom öffentlichen Dienst eine Unterwerfung unter die Marktregeln verlangt wird.  


Wir sitzen also alle im selben Boot? Die Mächtigen beseitigen alles – sogar die Worte, um soziale Antagonismen und Interessenskonflikte zwischen denen zu beschreiben, die von ihrer Arbeit leben, und denjenigen, die aus ihren Kapitalerträgen reich werden.  Solidarität schwindet in demselben Ausmaß, in dem das Prinzip des Wettbewerbs – auch des freien und unverzerrten - sich durchsetzt.  Das Leben wird zum harten Kampf und selbst zum Wettbewerb, bei dem immer der Stärkere gewinnt... wie sie sagen!


Das glorreiche Ziel des gemeinsamen Glücks der gesamten Gesellschaft verschwindet in der Schublade. Die Wirtschaft, die voll und ganz auf die Verfahren zur Erzeugung materiellen Wohlstands ausgerichtet ist, hat es aus den Augen verloren. Und dennoch soll ihre Organisation dazu dienen, die menschlichen und sozialen Bedürfnisse zu erfüllen, und Mangel und Armut zu verhindern. Unter einer Bedingung und Auflage: die gerechte Aufteilung zu gewährleisten. Der Neoliberalismus, (knapp vor dem Faschismus) die schrillste Form des individualistischen Kapitalismus, hat sich genau das Gegenteil vorgenommen - die Konzentration der erzeugten Reichtümer. Diese Wette geht nicht auf, wie die nicht abreißenden Spekulationsblasen, politischen, moralischen, Klima-, Umwelt-, Sozial-, Finanz-, Wirtschafts-, Ernährungs-und Währungskrisen zeigen. Inzwischen steckt das System nicht mehr in der Krise, sondern die Krise « hat System ». Auf dem Rücken einer großen Mehrheit.


Wir sehen uns in zwei Jahren?
In diesem Kontext stören die Gewerkschafter, sie passen nicht ins Bild. Vor allem, wenn sie Widerstand leisten. Die Versuchung, ihre Stimme mit autoritärer Gewalt zum Schweigen zu bringen, wird größer.  Der durchaus ansteckende Pessimismus könnte sie dazu verleiten, sich in die Sektoren und Betriebe zurückzuziehen. Dies würde in eine Sackgasse führen. Die sektorenübergreifenden Kämpfe sind die solidarischsten, ebenso wie jene, die im Rahmen eines wohl verstandenen Internationalismus geführt werden. Sie bringen unsere unschätzbaren Werte am besten zum Ausdruck. Verhindern wir gemeinsam, dass der Zeitgeist diese Werte unter sich begräbt!


Nichts wird jemals endgültig erlangt, aber nichts ist je endgültig verloren. Maurice Kriegel-Valrimont, ein französischer kommunistischer Widerständler, mokierte sich während eines Gesprächs mit François Rufin (im FAKIR am 4.9.2006) über den verbreiteten Pessimismus. Auszüge: « Im Jahr 1934 steht Frankreich scheinbar vor einer faschistischen Ära. Die Faschisten gehen auf die Straße und versuchen, die Macht an sich zu reißen (…) Insgesamt ist die Stimmung nicht besser als heute. Im Februar 1934 versammeln sich die gewerkschaftlichen Kräfte erstmals im Rahmen einer großen Kundgebung (…) 1936 besteht die Front Populaire (Volksfront). 1942… Stalingrad steht kurz vor der Eroberung durch die Deutschen. Dies kann nur eines bedeuten: das Ende! 1944 wird Paris befreit… Ich saß in Lyon in einer Zelle mit Aubrac, Ravanel (…) Wenn einer gesagt hätte, Paris werde in zwei Jahren befreit, hätten die Anderen sich die ganze Nacht kaputtgelacht!! »


Krempeln wir also die Ärmel hoch. Die wallonische FGTB legt zwei Termine für den Kampf gegen die MR-Politik fest: den 29. November in Namur, zwischen dem Parlament und der Elysette, um gegen die APE-Reform und das Budget zu protestieren, und im Dezember ein Generalstreik in der Wallonie im Rahmen des föderalen Aktionstags. Ich werde in den dichten und herzlichen Reihen der Aktivistinnen und Aktivisten der « Basis » stehen.


Und noch ein letztes Wort für die Kampfgenossen, ohne deren aufgeklärtes Bewusstsein gar nichts möglich wäre: danke.  


Nico Cué
Generalsekretär