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L’acier européen à l’heure de nouveaux grands défis

Défi acier européen

Depuis nos couverts du petit déjeuner au luminaire que nous éteignons au coucher, nous touchons des dizaines et des dizaines d’objets métalliques sur la journée.  Nos clenches de portes, nos lunettes, tous nos appareils électroménagers, tous les véhicules que nous utilisons, le mobilier dans lequel nous vivons, le métal est omniprésent, sous toutes ses formes.  Tout n’est pas acier, d’accord mais l’acier est presque partout !  On en demande et redemande.  Notre consommation ne diminue pas en Europe et en Occident, bien au contraire, elle explose partout ailleurs dans le monde, augmentation des standards de vie oblige, et c’est une bonne chose car l’acier est recyclable!

En chiffres, la production d’acier européen tourne autour des 168 millions de tonnes par an (et ne représente le 10ème de la production mondiale) ! La demande mondiale augmente de 5% par an.  Ce sont plus de 30 millions d’emplois qui sont liés à la consommation d’acier au sein de la communauté européenne.

Ce n’est pas pour rien que, depuis des années, les Métallos Wallons et Bruxellois FGTB maintiennent la pression sur les représentants politiques de nos régions pour que la sidérurgie et les fabrications métalliques soient reconnues comme véritable colonne vertébrale de notre tissu économique.

Et il s’en passe des choses pour l’instant au sein du monde sidérurgique européen et mondial !

En synthétisant à l’extrême, on peut avancer que deux grands blocs industriels se partage(raie)nt le gros du gâteau européen.  Tata Steel en pleine discussion de fusion avec Thyssen Krupp d’un côté, ArcelorMittal de l’autre.  « Deux groupes, c’est trop peu », dit l’Europe, qui souhaite voir s’installer un troisième acteur pour garantir la régulation des prix au travers une concurrence plus élargie.  

C’est sur cette toile de fond que se déroulent les actuelles tractations d’ArcelorMittal en vue du rachat de l’entreprise ILVA actuellement en faillite et portée depuis 3 ans par l’Etat italien.  En faillite peut-être mais présentant entre autres atouts une capacité potentielle de production qui pourrait être poussée à 10 millions de tonnes par an, située en bord de mer et donc prédisposée à l’export tout en étant implantée dans le 2ème pays plus gros consommateur européen !

ArcelorMittal aurait remis l’offre la plus susceptible de rencontrer l’accord nécessaire entre  les parties concernées par le dossier : l’Etat italien, qui impose une remise en conformité urgente et nécessaire du site en matière d’environnement, et les représentants des travailleurs, qui exigent des garanties qualitatives et quantitatives pour le personnel.  
Reste un détail d’importance, l’action de la Commission européenne qui, pour des raisons de monopole sur les prix de l’acier, demande à ArcelorMittal de se séparer à court terme d’une partie de ses installations européennes existantes.  Alors que les médias citent les producteurs roumain de Galati ou tchèque d’Ostrava, la direction d’ArcelorMittal Belgique a fait savoir que Liège pourrait faire également partie des outils à revendre par l’industriel indien.

Un comité d’entreprise européen restreint du groupe est d’ores et déjà fixé au 17 avril prochain, la réponse officielle de la Commission européenne sur la proposition de cession de Mittal étant, elle, attendue pour le 23 mai.

Les Métallos MWB-FGTB s’organisent et multiplient les réunions, d’abord pour protéger les quelque 1.400 emplois directs du site liégeois, ensuite pour faire entendre leurs positions  en termes d’emplois, de postes et de conditions de travail, d’environnement et de pérennité des différents sites de production du groupe.


Jean-Luc Lallemand
Membre du Comité d’entreprise européen ArcelorMittal
MWB-FGTB