Contrairement à ce qu’Agoria et la FEB affirment, des marges doivent être disponibles et sont nécessaires pour augmenter les salaires en 2021 et 2022.
En front commun, les organisations syndicales du Métal dénoncent ces prises de positions sur des marges salariales « quasiment nulles » énoncées par les représentants de ces deux organisations.
Pour les représentants syndicaux : « Là où la crise se fait le plus ressentir, les raisons sont en grande partie à trouver dans une chute de la demande. Ce qu’il faut donc relancer avant toute chose pour sortir de l’ornière : c’est la demande et en particulier, à côté des investissements publics, celle des ménages. »
Seule une augmentation solide des salaires et des investissements publics forts permettront de créer un choc de la demande nécessaire à relancer l’économie.
D’après les responsables syndicaux du Métal « Ce n’est pas en contractant le pouvoir d’achat que l’on va parvenir à relancer ces secteurs une fois la pandémie maitrisée. Au contraire, depuis 10 ans, une politique de modération salariale a été imposée au monde du travail. Avec quels effets ? ».
Unanimement, les organisations représentatives des travailleurs du Métal font le constat que « la baisse de la part des salaires dans le PIB, résultant de la modération salariale, du traficotage de base de calcul de l’index et d’un saut d’index, a amené ces dernières année un transfert direct de plusieurs dizaines de milliards d’euros des salaires vers les profits des entreprises. Nombre d’entre elles ont accumulé des bénéfices importants ces dernières années ». Bien souvent sans l’effet escompté sur l’emploi. Puisque de grandes restructurations ont quand même eu lieu.
Nos homologues syndicaux des pays limitrophes ne disent d’ailleurs pas autre chose. Au Pays-Bas, les travailleurs du Métal ont vu leur salaire augmenter de 3,5% en 2020 et d’autres augmentations sont prévues en 2021. Leurs revendications pour le prochain accord sont de 5% sur 12 mois (inflation comprise).
En Allemagne les travailleurs du Métal ont également déposé un cahier de revendication annonçant la volonté d’augmenter les salaires de 4% sur 12 mois (inflation comprise).
Il est donc temps que les travailleurs puissent voir une amélioration concrète de leurs revenus et un juste retour des richesses produites pour les prochaines années. « Nos salaires ne sont pas le problème de la crise mais leur augmentation pourrait être justement un élément important de la solution », expliquent les responsables syndicaux du Métal