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Du libre-échange au « consensus obligatoire », le libéralisme n’est décidément pas la liberté !

Nico Cué

Des ressorts rouillés font grincer une mécanique néolibérale qu’on a crue bien huilée. Le débat sur le traité transatlantique entre l’Europe et le Canada (CETA) en est un exemple. L’illusion d’un consensus (« There is no alternative ») a volé en éclats.

Edito de Nico Cué

(siehe Deutsche Fassung unten)

Celui sur le budget fédéral 2017 en est un autre. L’aveugle confiance accordée aux entreprises  pour qu’elles relancent la machine est un vœu pieu. « Créer » de l’emploi, c’est pas leur job… job, job.  Le réduire est au contraire inscrit dans leur ADN. En Belgique, en Europe, dans le monde, c’est la régulation publique qui crée de l’emploi dans le secteur privé. Pas les entreprises… Elles le détruisent, d’ING à Caterpillar !

Un agréable frisson démocratique a parcouru ces derniers jours l’échine de la société wallonne. Nous avons à nouveau goûté au sentiment d’une dignité retrouvée, au moins provisoirement. Une expérience dont nous privent depuis trop longtemps le gouvernement fédéral et l’Union européenne. Une majorité de citoyens, le Parlement, le gouvernement et son Ministre-Président se sont trouvés en phase dans le rejet d’un texte qui ne nous convient pas.

Nous n’avons pas désobéi. Nous ne sommes pas entrés en résistance. Grands mots ! Nous avons juste répondu à une question qui nous était légitimement posée. Nous avions dit nos conditions, voici des mois déjà. Elles n’ont pas été rencontrées. Nous avons répondu : « Dans ces conditions… » Et Charles Michel, Premier ministre surpris par notre cohérence, s’est cru autorisé de s’inquiéter sur la scène internationale de la « radicalisation des positions wallonnes ».  Honteux et indécent ! Le choix des mots a du poids. Recourir à un langage aussi connoté par les événements qui ont marqué la Belgique au cours des derniers mois exprime à quel point la rupture du consensus néolibéral n’est pour lui-même « pas envisageable ». Qu’importent les résolutions du Parlement wallon ? Qu’importe la démocratie ? Le texte était à prendre. Pas à laisser !

Nos responsables politiques wallons ont été l’objet de pressions infernales. On ne nous en dit rien de précis. Leur confirmation traduit en tous cas que la position wallonne, en rupture avec ce «consensus obligatoire», touche au  cœur du système ! Ils doivent être soutenus parce qu’en les assumant pour défendre nos choix, ils nous en protègent.

La fermeté wallonne a fédéré par-delà les frontières régionales. En Belgique, en Europe et même au Canada où elle a libéré l’expression d’une autre voie, d’autres voix. Le contraire d’un repli sur soi. Au moment où ces lignes sont écrites, la fin de l’histoire n’est pas connue. L’heure est aux chantages et aux ultimatums…

Un budget qui ne tient pas la route
L’incroyable procès en sorcellerie instruit contre la Wallonie qui dit « non » a fait passer au second plan la polémique sur le budget 2017 de l’Etat fédéral et les réformes du « marché du travail » (flexibilité, blocage des salaires…) qui doivent permettre à la Commission européenne de l’avaliser. En effet, cet exercice est tellement peu crédible que l’effort pour 2018 est déjà connu. Il est estimé à 6 milliards ! Nous voilà prévenus.

L’analyse montre que les travailleurs paieront une fois encore la facture au niveau des services publics et de la sécurité sociale. Un véritable carnage est en préparation dans les soins de santé.

Par contre, les entreprises ont été protégées. Immunisées des efforts. Comme d’habitude. En gage de remerciement, elles ont d’ailleurs envoyé le directeur de la FEB applaudir le Gouvernement depuis la tribune de la Chambre par un dimanche ensoleillé. Les fédérations patronales, elles, en réclament davantage. Agoria veut un impôt des sociétés à 20%...  Soit un cadeau d’au moins deux milliards à financer par les pouvoirs publics ! Et ce n’est pas tout. Il s’agirait aussi d’effacer un «handicap salarial» «historique» qu’elle estime à 10% (soit 5 sauts d’index). Et tout ça dans le cadre d’une «paix sociale» ? Certes, l’appétit vient en mangeant mais le mieux est de n’avoir pas les yeux plus grands que le ventre…

Charles Michel a tout misé sur des « chevaux » aussi déraisonnables pour gagner un pari osé : créer suffisamment de « jobs, jobs, jobs » pour camoufler la ruine sociale que laisseront ses politiques. Or aucune entreprise ne crée de postes de travail « inutiles », juste pour « faire plaisir ». Moins encore « en reconnaissance »…  Pour elles, le travail est « un coût ». Pourquoi augmenteraient-elles ce coût qu’elle ne cesse de vouloir comprimer pour réorienter la richesse produite par les travailleurs vers le revenu du capital, celui de leurs propriétaires ?

Le retour à un taux d’emploi acceptable passera par l’imposition de nouvelles règles, d’une réduction du temps de travail, sans perte de salaire et avec embauche compensatoire !
A défaut de le comprendre, Charles Michel ira d’échecs en échecs. Et nous en paierons la note…

Nico Cué
Secrétaire général

 

Vom Freihandel zum « Zwangskonsens» - liberal schon aber nicht frei!

Die rostigen Federn der vermeintlich gut geölten neoliberalen Mechanik beginnen hörbar zu quietschen. Die Auseinandersetzung über das transatlantische Abkommen zwischen Europa und Kanada (CETA) ist nur ein Beispiel. Der illusorische Konsens («There is no alternative») wurde gesprengt. Der sogenannte Konsens über den föderalen Haushalt 2017 ist ein weiteres Beispiel. Das blinde Vertrauen in die Unternehmen, die den Wiederaufschwung leisten sollen, ist nichts anderes als frommes Wunschdenken.

Beschäftigung « schaffen » ist nicht ihr Job… Job Job. Sie abzubauen ist ihre wahre DNA. In Belgien, in Europa, in der ganzen Welt schafft die öffentliche Regulierung Beschäftigung im Privatsektor.  Und nicht die Unternehmen… Sie zerstören sie… von der ING bis Caterpillar!

Eine zarte demokratische Brise wehte in den letzten Tagen über die wallonischen Gesellschaft. Da war es wieder – das Gefühl der wiedererlangten Würde, sei es auch nur vorübergehend.  Einer Erfahrung, die uns die föderale Regierung und Europäische Union so lange verwehrt haben. Die meisten Bürgerinnen und Bürger, das Parlament, die Regierung und ihr Ministerpräsident lehnten im Einklang einen Vertrag ab, den wir nicht akzeptieren.

  
Wir waren nicht ungehorsam. Wir sind nicht in den Widerstand eingetreten. Große Worte! Wir haben nur auf eine Frage geantwortet, die begründet an uns gerichtet wurde. Wir hatten unsere Bedingungen schon vor Monaten bekannt gegeben. Sie wurden nicht erfüllt. Wir haben erwidert: «Unter diesen Bedingungen… » Und der Premier Charles Michel – überrascht von unserer Kohärenz – glaubte sich berufen, die «Radikalisierung der wallonischen Position» auf internationaler Ebene zu thematisieren. Wie beschämend und deplatziert! Dabei ist die Wortwahl überhaupt nicht unschuldig. Auf die Ereignisse anzuspielen, die Belgien in den letzten Monaten so sehr prägten, zeigt wie «undenkbar » die Auflösung des neoliberalen Konsens aus seiner eigenen Sicht ist. Die Beschlüsse des wallonischen Parlaments? Die Demokratie? Egal! Der Vertrag wird angenommen. Nicht abgelehnt! 

Unsere wallonischen politischen Verantwortlichen wurden höllisch unter Druck gesetzt. Nichts Genaues wird darüber berichtet. Ihre Bestätigung weist auf alle Fälle darauf hin, dass die wallonische, mit dem « Zwangskonsens» nicht übereinstimmende Position den Finger genau auf die wunde Stelle des Systems legt! Sie müssen unterstützt werden, denn durch die Verteidigung unserer Entscheidungen schützen sie uns.

Die wallonische Entschlossenheit hat über regionale Grenzen hinaus Kräfte gebündelt. In Belgien, in Europa und sogar in Kanada hat sie ermöglicht, Alternativen freizusetzen - das genaue Gegenteil von Selbstbezogenheit. Während diese Zeilen geschrieben werden, ist das Ende der Geschichte noch nicht absehbar. Jetzt ist die Stunde gekommen, zu erpressen und ein Ultimatum aufzuzwingen...

Ein unhaltbarer Haushalt
Der unglaubliche Hexenprozess gegen die Wallonie, die mit einem klaren « Nein » auftritt, hat den Streit um den föderalen Haushalt 2017 und die « Arbeitsmarktreformen» (Flexibilität, Einfrieren der Löhne…) in den Hintergrund gedrängt, sodass die EU-Kommission diese nunmehr bestätigen kann. Das Unterfangen nimmt geradezu lächerliche Ausmaße an: 2018 sollen sogar schätzungsweise 6 Milliarden aufgebracht werden! Wir sind vorgewarnt.

Es zeigt sich, dass die Arbeitnehmerinnen und Arbeitnehmer im Bereich der öffentlichen Dienste und der sozialen Sicherheit einmal mehr die Zeche zahlen müssen.  Auf dem Gebiet der Gesundheitsfürsorge steht ein regelrechtes Blutbad an.

Die Unternehmen werden indessen geschützt, Opfer werden ihnen erspart. Wie immer. Und als Dank haben sie sogar den FEB-Präsidenten eines sonnigen Sonntags zur Abgeordnetenkammer entsandt, um der Regierung von der Tribüne aus begeistert Beifall zu spenden. Aber die Arbeitgeberverbände wollen mehr. Agoria will eine Körperschaftssteuer von 20%...  Mit anderen Worten, ein Geschenk von mindestens zwei öffentlich finanzierten Milliarden! Und dies ist noch nicht alles. Auch das «historische», auf 10% (5 Indexaussetzungen) geschätzte «Lohngefälle» muss ausgeglichen werden. Und all dies im Rahmen eines «sozialen Friedens» ? Sicher, mit dem Essen kommt der Appetit, aber es ist immer besser wenn die Augen nicht größer sind als der Magen... 
Charles Michel hat alles auf höchst unberechenbare «Pferde» gesetzt, um eine gewagte Wette zu gewinnen: ausreichend « Jobs, Jobs, Jobs », um den sozialen Ruin seiner Politik zu verschleiern. Nur: Kein Unternehmen schafft «überflüssige» Arbeitsplätze nur um «etwas Gutes zu tun». Und noch weniger «aus Dankbarkeit»…  Aus ihrer Sicht ist Arbeit ein «ein Kostenfaktor». Warum sollten sie plötzlich die Kosten erhöhen, die sie unaufhörlich senken wollen, um den von den Beschäftigten erzeugten Reichtum dem Kapital und seinen Eignern zuzuführen?

Die Rückkehr zu einer annehmbaren Beschäftigungsquote setzt neue Regeln und eine Arbeitszeitverkürzung ohne Lohnverlust und mit zusätzlichen Einstellungen voraus!

Wenn er das nicht begreift, wird Charles Michel Misserfolg an Misserfolg knüpfen. Und wir bezahlen die Zeche…

Nico Cué
Generalsekretär