En marge de très nombreuses motions portant sur la solidarité internationale et réclamant plus de démocratie, de libertés civiles et syndicales pour des pays avec lesquels nos camarades de Grande-Bretagne entretiennent d’étroites collaborations (Yémen, Colombie, Brésil, Mexique, Cuba, Turquie, Palestine … entre autres), les congressistes ont tracé les grandes lignes politiques qui leur serviront de fil rouge pour les 2 ans à venir.
Nous avons particulièrement apprécié les positions très fermes qu’ils ont adoptées contre le racisme, l’homophobie, le clivage entre travailleurs avec ou sans emploi ou toute forme de discrimination qu’elle soit de couleur, de genre ou de sentiment.
Un très intéressant briefing fut par ailleurs organisé le mardi 3 juillet et dont l’intitulé laissait entrevoir un sujet brûlant tant chez eux que chez nous : «BREXIT» !
Un document faisant office de clarification nous fut exposé, duquel nous retiendrons les paragraphes suivants :
« La politique d'unité convenue lors de notre Congrès d'orientation de 2016 a clairement énoncé … les priorités de notre syndicat pour faire face au processus du Brexit et qui comprenaient la protection de l'emploi, la défense des droits en matière de travail et l'opposition à la réaction raciste que la campagne référendaire a déclenchée. Il a également mis en évidence de nombreux dangers potentiels qu'un Brexit mené par les conservateurs pouvait apporter ».
« Ce point de vue est aujourd’hui renforcé par l’expérience des 2 années passées. En effet, animé par des divisions internes, le gouvernement conservateur manque de crédibilité politique, de cohérence dans ses idées ou tout simplement de compétence pour conduire un Brexit qui réponde aux problèmes révélés par le résultat du référendum et à ses conséquences économiques ».
« Conformément aux principes identifiés lors de notre conférence de 2016, Unite reste clair sur le fait que si Brexit il y a, il se devra de respecter :
- un accès sans obstacle au marché unique afin d'assurer l'échange continu des biens et services dont dépendent des milliers d'emplois de nos membres ;
- une union douanière avec l'Union européenne ;
- les droits du travail et les protections sociales et environnementales qui se trouvent actuellement dans le droit de l'UE.
- l'accord du Vendredi Saint ou à l'intégrité économique de l'île d'Irlande. Il ne doit pas y avoir de frontière dure entre la République et le Nord.
- de même que l'intégrité de Gibraltar et le droit des Gibraltariens de déterminer leur propre avenir.
- le droit immédiat et garanti aux citoyens européens de rester au Royaume-Uni et aux personnes à leur charge et garantir les droits des citoyens britanniques travaillant dans d'autres pays de l'UE. »
« Mais il est très peu probable que l'accord final UE-Royaume-Uni Brexit, qui doit être présenté au Parlement à l'automne 2018, satisfasse aux critères fixés par Unite . »
« Et si nos exigences ne sont pas rencontrées, Unite se mobilisera contre l'accord. Notre priorité sera de forcer la tenue d'élections générales anticipées pouvant mener à l'élection d'un gouvernement travailliste qui, entre autres choses, parviendrait à un meilleur accord avec l'Union européenne et à de meilleures relations avec l'Europe tout au long du processus.
« Unite rejettera toujours le mauvais chant des sirènes malveillantes et réactionnaires du nationalisme insulaire. Nous résisterons à toute tentative de nous diviser. »
« Nous devons nous engager à nouveau dans cette vérité élémentaire : nous sommes internationalistes ou nous ne sommes rien ! »
Enfin, Jeremy Corbyn fut invité dans le cadre de la récente sortie du livre qui lui fut consacré : « Le Candidat – le sentier improbable vers le pouvoir ».
« Les plus grands progrès de l’humanité ont toujours été ceux du partage » a-t-il commencé. Augmentation des salaires, droit de vote aux femmes, augmentation du temps de repos, accès aux soins pour tous, …
Aujourd’hui, en Grande-Bretagne, 400.000 enfants de plus qu’en 2010 vivent sous le seuil de pauvreté. Et 60% des familles les moins aisées qui ont contracté un emprunt éprouvent des difficultés à le rembourser, c’est inacceptable !
Il est urgent de remettre le travail au centre de la politique du Labor Party.
Nous avons pris acte il y a de longs mois des résultats du vote sur le Brexit mais nous refusons que ce dernier s’accompagne de nouvelles attaques sur les droits des travailleurs et des citoyens.
C’est pourquoi, nous devons redonner force aux négociations collectives interprofessionnelles, déclarer la guerre aux contrats précaires et nous mettre en route pour un salaire minimum de 12 euros à l’horizon 2020.
Nous devons créer un cercle vertueux ou chaque pièce provenant de l’argent public soit consacré à des emplois de qualité lorsqu’il s’agit de soutien au secteur privé.
L’espoir doit renverser la peur !